On ne s’improvise pas davantage interprète de conférence en langue des signes qu’en langues vocales. Entre autres établissements, l’ESIT, Ecole Supérieure d’Interprètes et de Traducteurs de l’université Paris 3 La Sorbonne Nouvelle, propose une formation à l’interprétation en langue des signes française de niveau master 2, soit bac +5, qui peut aller jusqu’au doctorat de traductologie.
A la seule différence qu’ils pratiquent pour leur part des tarifs à la demi-journée, les conditions d’intervention des interprètes de conférence en langue des signes sont les mêmes que celles des interprètes en langues vocales, à savoir : en binôme, se relayant toutes les 15 à 30 mn, leur travail demandant une concentration tout aussi soutenue que celle des autres interprètes, voire davantage.
Ils interviennent parfois mais rarement en cabine ; ils sont alors filmés et vidéo-projetés dans la salle. Dans ce cas, il faut un retour son d’excellente qualité et un bon retour image pour qu’ils puissent voir quel interlocuteur s’exprime.
De fait, les interprètes en langue des signes interviennent presque toujours sur scène, près du conférencier, face au public, de façon à être vus par les malentendants dans la salle ; si c’est l’intervenant qui est sourd, l’interprète actif devra lui faire face et disposer d’un micro pour interpréter ses propos à l’attention du public ; il devra lui faire face également lors d’un dialogue questions / réponses avec la salle. Dans le cadre d’une table-ronde à laquelle prennent part entendants et sourds, l’interprète se place près des personnes entendantes de façon à être vu par la ou les personne(s) sourdes qui sera (seront) installée(s) en face d’eux.
S’il arrive parfois, quand il n’est pas possible de mettre en place une cabine supplémentaire, que des interprètes en langues vocales rares interviennent ponctuellement sur scène, ceux-ci restent généralement dans l’ombre et en retrait de l’orateur. En revanche, pour que l’interprétation en langues des signes se déroule dans de bonnes conditions, il faut veiller, non seulement à la qualité d’arrivée du son aux oreilles de l’interprète (toute nuisance sonore pouvant mettre en péril sa concentration s’il doit faire un effort d’écoute particulièrement tendu), mais aussi à l’éclairage qui, dans ce cas, est crucial pour permettre une bonne communication. L’interprète actif ainsi que chaque locuteur doivent être correctement éclairés. Un retour vidéo sur écran géant est un plus pour le public.
Enfin, il est important de rappeler que la langue des signes n’est pas internationale. Chaque pays, chaque culture plus que chaque langue, a ses propres signes liés à l’historique du développement de ce moyen de communication sur son territoire. La langue des signes américaine (ASL), par exemple, est plus proche de la langue des signes française (LSF) que de la langue des signes britannique (BSL), dont la structure est tout à fait différente.